Environnement économique d'avril 2017
Retrouvez notre analyse mensuelle de l'environnement économique des zones Amérique, Europe et Asie-Océanie
EN BREF
Le mois d’avril aura été marqué par les annonces politiques réalisées par l’administration Trump. Le Président américain a notamment déclaré qu’il ne considère plus que la Chine manipule sa devise, ce qui a permis un relâchement des tensions politiques entre les deux pays. D’autre part, les grandes lignes du projet de réforme de la fiscalité ont été annoncées : elles reposent sur une baisse du taux d’imposition sur les sociétés à 15% ainsi qu’une réduction du taux maximal d’imposition sur le revenu. En zone euro, les données publiées sur le mois illustrent toujours une croissance modeste de l’activité. Sur le marché des changes, l’euro s’est apprécié contre dollar de 2,2% et termine le mois à 1,09 dollar pour un euro. Le prix du pétrole Brent enregistre une nouvelle baisse (-2% sur le mois) et termine à 51,7 dollars le baril.
Amérique
Aux Etats-Unis, la croissance du PIB a ralenti à 0,2% en glissement trimestriel, du fait d’une consommation qui ne progresse que de 0,1%. Cette faiblesse était prévisible au regard des données mensuelles publiées pour janvier et février qui restaient en retrait par rapport aux indicateurs de confiance. La tendance reste favorable dans l’industrie, avec une nouvelle amélioration de la production industrielle en mars. La progression des indicateurs manufacturiers s’est modérée en avril, mais le niveau de ces enquêtes décrit toujours une croissance relativement robuste de l’activité. Les données concernant le marché du travail restent bien orientées, malgré une modération des créations d’emploi en mars. Le taux de chômage s’est de nouveau réduit, à 4,5% de la population active, et du coté des rémunérations, la bonne dynamique se maintient avec une croissance annuelle des salaires horaires à 2,7%. Dans l’ensemble les données publiées sur le mois ne remettent pas en question notre vision d’une amélioration de la conjoncture américaine. Enfin, la Réserve fédérale prépare désormais le terrain pour une sortie de sa politique d’achat d’actifs : les minutes de la dernière réunion nous apprennent que la plupart des participants du comité de Politique Monétaire jugent qu’un changement de la politique de réinvestissement des actifs arrivant à maturité pourrait être approprié vers la fin d’année 2017.
Europe
En Zone Euro, les données publiées sur le mois ont continué d’illustrer le momentum plus favorable dans lequel se situe actuellement l’activité de la zone euro. Confirmant les trajectoires dessinées au cours des derniers mois, les indices de confiance des directeurs d’achat PMI pour la zone ainsi que le sentiment économique se sont de nouveau améliorés en avril. Malgré cette accumulation de signaux militant pour une accélération de la croissance, l’activité réelle peine encore à enclencher la vitesse supérieure. La croissance française sur le premier trimestre n’a ainsi progressé que de 0,3%, un rythme encore modéré. Les flux commerciaux entre la zone euro et le reste du monde font de nouveau état d’un commerce mondial qui retrouve un peu de dynamisme, avec un excédent commercial qui augmente légèrement pour atteindre 19,2Mds€ en février. Sur le plan monétaire, la croissance des prix à la consommation rebondit en avril, à 1,9%. Ce rebond, s’il venait à se confirmer sur les prochains mois, pourrait inciter la Banque Centrale Européenne à modérer son discours encore accommodant sur la conduite de sa politique monétaire. Pour le moment, le conseil des gouverneurs reste encore prudent quant à l’évolution des risques pesant sur la croissance économique européenne.
Asie-Océanie
Au Japon, la production industrielle ralentit en mars, sans que ce mouvement remette en cause notre scénario de reprise conjoncturelle modeste : l’industrie enregistre une croissance annuelle toujours dynamique, à plus de 3%. Les dépenses de consommation des ménages restent pour l’instant à la traine, malgré des données d’emploi toujours bien orientées. La banque du Japon (BoJ) a laissé inchangé la conduite de sa politique monétaire et prévoit toujours un retour de l’inflation vers sa cible de 2% au cours de l’année fiscale 2018. Cette dernière pour l’instant toutefois reste bien en deçà, s’établissant en mars à 0,2%, après un nouveau ralentissement. En Chine, la croissance a légèrement accéléré au 1er trimestre 2017, à 6,9% en rythme annuel, à la faveur d’un léger mieux dans l’industrie et d’une dynamique plus favorable de la consommation sur le mois de mars. En parallèle, l’investissement affiche un regain de croissance en mars, et semble désormais ne plus être seulement le fait des dépenses des entreprises publiques mais également de celles du secteur privé. Un premier signal d’un desserrement des contraintes pesant sur les flux de capitaux sortants a émergé sur le mois, ce qui pourrait signifier que la banque centrale anticipe un affaiblissement des pressions baissières sur le yuan. Nous restons toutefois prudents vis-à-vis de l’économie chinoise, car les risques financiers restent présents.
Rédigé par
Marie THIBOUT
Le 05 mai 2017