Environnement économique de juin 2016
Retrouvez notre analyse mensuelle de l'environnement économique des zones Amérique, Europe et Asie-Océanie
EN BREF
Le Royaume-Uni a tenu la tête d’affiche sur le mois de juin, avec la tenue du référendum sur l’appartenance à l’Union Européenne qui a entériné la victoire des partisans de la sortie du Royaume-Uni (Brexit). Aux Etats-Unis, la Réserve Fédérale a maintenu son statut quo, après la publication de données économiques plus modérées sur le mois, notamment du côté de l’emploi. Les indicateurs de confiance en zone euro se sont maintenus sur des niveaux compatibles avec une croissance modeste de l’activité, tandis qu’en Chine, le ralentissement se poursuit. Sur le marché des changes, le dollar s’est apprécié contre euro de 0,2% et termine le mois à 1,111 dollar pour un euro. A l’issu du référendum britannique, la livre sterling s’est dépréciée contre euro. Sur le mois, elle baisse de 8,6% à 0,834 sterling pour un euro. Le prix du baril de pétrole Brent est resté stable sur le mois à 49,7 dollars le baril.
Amérique
Aux Etats-Unis,le freinage de l’activité s’est confirmé sur le mois. Les créations d’emploi notamment ont ralenti en mai, à 38 000 (contre des créations de poste mensuelles moyennes de près de 180 000 entre janvier et avril 2016). Le secteur des services est le plus touché par ce ralentissement, faisant craindre une matérialisation de la transmission du ralentissement industriel au reste de l’économie américaine : l’indice de confiance des directeurs d’achat ISM indique toujours une hausse de l’activité, mais son niveau se modère en mai. Pour l’instant, le taux de chômage américain reste faible, à 4,7%, et la consommation des ménages est dynamique en avril et en mai. La production industrielle américaine poursuit son freinage, et recule en mai. Elle décroit en terme annuel de plus de 1%. Tout au long du mois de juin, la Réserve Fédérale américaine a adopté un ton plus prudent, et a finalement maintenu lors du Comité de Politique Monétaire le taux directeur dans une fourchette de [0,25% ; 0,50%]. Ce statu quo, qui prévaut depuis décembre 2015, a été justifié par le ralentissement du rythme d’amélioration sur le marché du travail et par la dégradation des perspectives d’inflation. Par ailleurs, les perspectives de croissance ont été révisées à la baisse pour l’année en cours et s’établissent à 2% contre 2,2% lors des dernières prévisions publiées en mars.
Europe
En Zone Euro, les indicateurs de confiance militent toujours pour une croissance modeste de l’activité. L’indice de confiance des directeurs d’achat PMI enregistre une hausse modérée en juin, tandis que l’indice du sentiment économique se maintient sur des niveaux relativement stables sur le deuxième trimestre. La production industrielle se reprend en avril après deux mois de retrait, et progresse de 2% en rythme annuel. Les ventes au détail dans la zone sont restées stables en avril, et leur croissance annuelle amorce un ralentissement, à 1,5%. L’inflation de la zone s’est modestement reprise en juin, à 0,1%, après quatre mois consécutifs passés en territoire négatif, sous l’effet d’une reprise de l’inflation dans les services et d’une moindre contraction des prix de l’énergie.
Au Royaume-Uni, le mois a été rythmé par le scrutin du référendum du 23 juin 2016, à l’issu duquel une sortie de l’Union Européenne (UE) a été approuvée à une majorité de 51,9%. A la suite de ce vote, le Premier Ministre David Cameron a annoncé sa démission. Si l’Angleterre a voté pour une sortie de l’UE, l’Ecosse et l’Irlande du Nord se sont largement prononcées en faveur d’un avenir européen. Ces résultats pourraient raviver les velléités de sortie du Royaume-Uni, particulièrement vives dans le camp écossais. Des négociations concernant les modalités de sortie du Royaume-Uni mais également les nouvelles relations à établir entre ce dernier et l’Union Européenne vont s’ouvrir avec la Commission Européenne, et il est prévu qu’elles durent deux ans. Durant cette période, les Traités européens continueront de s’appliquer et le Royaume-Uni restera membre de l’UE. L’accord final devra être voté par le Parlement européen à la majorité simple, puis par le Conseil Européen à 27 à la majorité qualifiée.
Asie-Océanie
Au Japon, les données publiées sur le mois de mai restent décevantes. La production industrielle baisse sensiblement sur le mois, et la consommation reste fragile. Toutes deux sont en retrait en rythme annuel. D’autre part, l’inflation continue de reculer (-0,4% en mai), et surtout, l’inflation sous-jacente poursuit son mouvement de freinage, à 0,6%. Seules les données d’emploi restent bien orientées. En Chine, les données se modèrent en mai. La croissance de la production industrielle est stable à 6%, mais le taux de croissance de l’investissement ralentit, à 7,5%. Les exportations restent mal orientées, et les réserves de change, après leur stabilisation récente reculent légèrement. Les ventes au détail enregistrent un taux de croissance qui freine modestement, à 10,0%.
Rédigé par
Marie THIBOUT
Le 4 juillet 2016