Environnement économique de juin 2017
Retrouvez notre analyse mensuelle de l'environnement économique des zones Amérique, Europe et Asie-Océanie
EN BREF
Le mois a été marqué par l’actualité politique britannique qui a pris le pas sur les publications économiques, après la perte pour la Première Ministre Theresa May de sa majorité absolue au Parlement lors des élections anticipées du 8 juin. La position du Royaume-Uni vis-à-vis de l’Union Européenne est affaiblie par ce résultat alors que les négociations de sortie ont débuté le 19 juin. Aux Etats-Unis et en zone euro, les données publiées sur la période confortent notre vision d’une amélioration conjoncturelle, tandis qu’en Chine, elles confirment la modération de l’activité au deuxième trimestre. Sur le marché des changes, l’euro s’est apprécié contre dollar de 1,7% et termine le mois à 1,14 dollar pour un euro. Le prix du pétrole Brent enregistre une baisse supplémentaire de 4,8% et termine à 47,9 dollars le baril.
Amérique
Aux Etats-Unis, les données économiques sont restées bien orientées sur le mois, et nous conservons notre vision d’une dynamique conjoncturelle favorable. Les indicateurs d’enquête ISM dans le secteur des services et dans le secteur manufacturier se maintiennent sur des niveaux décrivant une croissance relativement robuste de l’activité. La dynamique de production et des commandes industrielles est positive, ces deux dernières évoluant sur des rythmes de croissance de respectivement 2 et 4%. Du coté des ménages, la confiance des consommateurs reste sur des points élevés, les ventes au détail sont bien orientées et les données d’emploi poursuivent leur amélioration. Ainsi, le taux de chômage continue de baisser, à 4,3% de la population active en mai, et les salaires nominaux poursuivent leur modeste progression sur un rythme de croissance annuel supérieur à 2%. Dans ce contexte favorable, la Réserve Fédérale américaine a relevé de 0,25% son taux directeur lors de sa réunion de juin et envisage toujours une hausse supplémentaire d’ici la fin d’année 2017, ainsi que 3 hausses par an en 2018 et 2019. Cette amélioration conjoncturelle ne nous porte toutefois pas à écarter notre vigilance quant aux freins structurels auxquels l’économie américaine est confrontée (qualité des emplois, faiblesse de la productivité...) et au risque de déception sur les réformes promises. Les contretemps sur la réforme de la santé et le report du vote du Sénat au mois de juillet illustrent les difficultés rencontrées par les Républicains à faire passer des réformes.
Europe
En Zone Euro, l’amélioration conjoncturelle que nous mettions en avant dès le début d’année se poursuit. Les indices de confiance restent toujours bien orientés en juin et compatibles avec une croissance modérée de l’activité. La production industrielle de la zone enregistre une nouvelle progression en avril, mais conserve un rythme de croissance modeste, légèrement supérieur à 1%. La production allemande est relativement dynamique, en hausse en rythme annuel de plus de 2%, tandis qu’en France, la progression est moindre. L’emploi poursuit son amélioration en avril, visible notamment dans la baisse du taux de chômage à 9,3% en moyenne dans la zone. Ce phénomène contribue vraisemblablement à l’amélioration des données de consommation à l’entrée du deuxième trimestre, notamment de la consommation espagnole, française et allemande après leur essoufflement au premier trimestre. Du point de vue de l’inflation, la croissance des prix à la consommation a légèrement ralenti en juin à 1,3%. En tendance, l’effet de base sur les prix de l’énergie commence à s’estomper et contribue à cette modération.
Au Royaume-Uni, en dehors de l’actualité politique, les données économiques montrent que les ventes au détail restent sur des niveaux plus modestes qu’en fin d’année 2016. L’inflation poursuit sa remontée, à près de 3% en mai, amenant dans ce contexte la banque centrale britannique à préciser qu’une modération du stimulus monétaire pourrait devenir nécessaire si l’activité se renforce ; notamment si la faiblesse de la consommation est compensée par d’autres composantes de la demande comme l’investissement des entreprises.
Asie-Océanie
Au Japon, les échanges commerciaux s’essoufflent sur le deuxième trimestre et l’excédent commercial se stabilise. Toutefois, les données concernant la production industrielle pour les mois de mai et avril laissent présager une hausse de la production sur le deuxième trimestre, et nous confortent dans notre scénario d’une amélioration conjoncturelle modeste à l’œuvre, sans que cette dernière suffise à tirer les salaires et la consommation des ménages. Ces derniers sont relativement stables par rapport à leur niveau de l’année passée, et l’inflation reste bien en deçà de l’objectif de la banque centrale, à 0,4% en mai. En Chine, les risques financiers restent présents, et les données confirment en mai la modération de l’activité sur le deuxième trimestre, avec un nouveau ralentissement du rythme de croissance de l’investissement, lié au moindre dynamisme du secteur public. Le rythme de progression de la production industrielle se stabilise à 6,5%.
Rédigé par
Marie THIBOUT
Le 9 juin 2017