Etats-Unis : Des progrès supplémentaires sur le marché du travail

05 mai 2017

Rebond des embauches

Les créations d’emploi reprennent de la vigueur au mois d’avril. L’économie américaine enregistre 211 000 nouveaux postes sur le mois, un rythme supérieur à celui relevé ces 6 derniers mois, qui s’établissait à 176 000 postes en moyenne. 

Ce rebond est en partie le contre-coup d’un mois de mars décevant. Des éléments transitoires, telles que les mauvaises conditions climatiques, avaient alors été évoqués pour expliquer la moindre progression des embauches (79 000 postes en deuxième estimation). Les secteurs les plus pénalisés d’alors sont ceux qui affichent les plus fortes progression en avril : +55 000 dans le tourisme et loisirs, +19 000 dans la distribution et transport après -20 000 le mois précédent, et +41 000 dans l’éducation et santé. Les secteurs manufacturier et de la construction connaissent des progressions plus mitigées avec respectivement 6 000 et 5 000 postes. Dans les mines, la dynamique positive se poursuit avec un 6ème mois consécutif de hausse (+ 9 000). Cette phase d’amélioration intervient après plus de 2 ans de destruction de postes dans le secteur. 

Au global, les créations de postes concernent la quasi-totalité des secteurs d’activité et confirment la bonne tenue de l’emploi américain, malgré une croissance du Produit Intérieur Brut décevante au premier trimestre. 

Recul des mesures du chômage

Ce rythme d’embauches permet largement d’absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. Le taux de chômage connait ainsi une nouvelle baisse à 4,4% de la population active. Dans les conditions actuelles de participation au marché du travail, des créations mensuelles avoisinant 120 000 postes seraient suffisantes pour maintenir le taux de chômage à 4,4%. Ce niveau constitue le point bas du cycle d’expansion précédent, atteint en 2006- 2007. 

Le taux de participation de la population en âge de travailler à la population active a légèrement reflué à 62,9% contre 63% en mars. Il faut néanmoins relever qu’après des années de baisse et un point bas à 62,4% touché en septembre 2015, la participation est maintenant stable, voire en légère progression en tendance au cours des derniers mois.

Par ailleurs, le taux de chômage élargi qui prend en compte les personnes sans emploi qui ne sont pas en recherche active, ainsi que les personnes occupant un emploi à temps partiel de façon subie, est en fort recul à 8,6% et atteint un nouveau point bas depuis novembre 2007. Cet indicateur avait touché un niveau historique à plus de 17% fin 2009.

La faiblesse des différentes mesures du chômage ainsi que la stabilisation récente du taux de participation à la population active sont autant d’éléments décrivant une économie ayant dorénavant retrouvé le plein emploi.

Des tensions sur les salaires à venir ?

En dépit de conditions de plus en plus tendues sur le marché du travail, la croissance des rémunérations ne connait pas à ce stade d’accélération significative.  Le salaire horaire a progressé de 0,3% en glissemnt mensuel en avril et la croissance annuelle s’établit à 2,5%, un niveau légèrement en retrait par rapport à la dynamique de ces derniers mois. Le nombre d’heures travaillées par semaine est toutefois en progrès à 34,4 heures ce qui fait accélérer la croissance annuelle du salaire hebdomadaire à 2,5%, contre 2,3% en mars.

On peut toutefois envisager une progression de ces rythmes de croissance dans les trimestres à venir au regard de la situation du marché du travail. Dans son dernier Beige Book, la Réserve fédérale américaine fait mention de difficultés relevées auprès des entreprises pour recruter sur des postes à faible qualification. Ce type de remarque concernait jusqu’à présent les emplois qualifiés, et pourrait donc constituer un signal de tension grandissante sur le recrutement pouvant mener à une accélération des salaires. 

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