Edito - Avril 2018
Les marchés mondiaux sont, depuis quelques semaines, très chahutés, l’inquiétude se focalisant sur les « coups portés » au libre-échange.
Quelle est la vision des investisseurs ?
Ceux-ci postulent que les décisions unilatérales de l’administration américaine, perçues comme des décisions protectionnistes, affectent le commerce mondial et, par ricochet, impactent négativement la croissance synchronisée que nous vivons depuis plus d’un an.
De plus, la résurgence des tensions au Moyen-Orient ou avec la Russie mais aussi un certain tassement des indicateurs avancés en Europe peuvent expliquer la volatilité retrouvée sur les marchés financiers : des taux qui baissent en Europe et des marchés actions qui retracent depuis le début d’année.
Revenons sur les « coups portés » au libre-échange. La Chine est le pays qui en a le plus bénéficié depuis son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Parallèlement, les Etats-Unis ont vu se réduire de manière significative leur poids dans le commerce mondial. Un chiffre éclaire cela : le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine est passé de 83 milliards de dollars à 411 milliards depuis cette date.
Plusieurs éléments sont à l’origine du creusement du déficit : un consommateur américain qui épargne peu et dépense beaucoup, des délocalisations d’entreprises américaines pour réduire le taux d’imposition et les coûts de production mais aussi des termes de l’échange peu favorables dans les relations que la Chine entretient avec ses partenaires :
- Des droits de douane élevés dans les industries que le pays souhaite développer
- Des contraintes pour prendre des participations dans des sociétés chinoises, voire dans certains cas, une impossibilité
- Une politique tarifaire agressive récurrente sur des produits exportés par des entreprises chinoises qui ne se soucient pas toujours de la rentabilité immédiate de leurs investissements
- Une devise chinoise qui ne fluctue pas librement et qui, de ce fait, est sous-évaluée au regard de son excédent de la balance des paiements courants.
« Ceux-ci postulent que les décisions unilatérales de l’administration américaine, perçues comme des décisions protectionnistes, affectent le commerce mondial et, par ricochet, impactent négativement la croissance synchronisée que nous vivons depuis plus d’un an. »
Ainsi, la Chine, deuxième puissance mondiale, ne respecte pas les mêmes règles de jeu que ses partenaires commerciaux. Le pays se doit d’adopter des méthodes d’échanges plus respectueuses des règles de l’OMC, et de sa place dans le commerce international et le PIB mondial. Des changements sont en cours, en particulier dans le domaine des industries minières où le gouvernement chinois tente de réduire ses capacités. Néanmoins, ceux-ci, même s’ils sont bénéfiques pour les industries visées, répondent à des problématiques internes, notamment la volonté de lutter contre la pollution et de réallouer les investissements sur des nouvelles technologies et des secteurs plus rentables et à plus forte valeur ajoutée. De surcroît, un long chemin reste à parcourir, que ce soit sur la libre fixation de sa monnaie, la transparence de son système financier ou l’ouverture de son marché.
L’administration Trump tente d’accélérer le processus en mettant en place des droits de douane élevés qui ne sont, en réalité, qu’un moyen de pression pour obtenir une ouverture du marché chinois. La méthode peut paraître peu orthodoxe mais l’objectif recherché devrait être partagé aussi par l’Union européenne. Par cette posture vis-à-vis de la Chine, accompagnée des mesures fiscales à la réinstallation des entreprises américaines sur le sol américain, le Président Trump essaie aussi de forcer la main aux entreprises qui font produire la majorité de leurs produits en Chine.
L’avenir dira si cette stratégie peut porter ses fruits.
Rédigé par
Lucile LOQUÈS
Directrice Actions Internationales
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