Suivi des marchés de la semaine
Découvrez et téléchargez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine du 8 juin
Il faudra bien payer
Après les « rallonges » monétaires des différentes banques centrales, les plans de relance se multiplient en cascade. En Europe, sans vraie concertation, les gouvernements annoncent les uns après les autres des mesures de soutien à leur économie. Celles-ci privilégient tantôt des aides directes, tantôt des prêts ou des garanties. Et l’on reparle même par endroit du retour de l’Etat stratège…
Si l’épidémie apparait contrôlée après 3 mois de confinement sévère, le montant de la facture en termes d’emplois et de défaillances industrielles sera certainement exceptionnel. Cela posera sans doute la question du prochain choix des décideurs politiques dans le cas d’une éventuelle reprise de pandémie et des compromis difficiles que cela posera à la lumière du coût pour la collectivité. Les indices boursiers semblent pourtant retenir l’idée du succès des politiques contra-cycliques en obérant l’endettement colossal qu’elles font naitre. Car il faudra bien payer, nonobstant le retour des appels par certains «experts» à l’effacement pur et simple des dettes d’Etat ou leur perpétualisation.
Or les déficits budgétaires 2020 vont conduire les ratio de dette publique sur PIB sur des niveaux jamais connus. Et l’endettement croissant des entreprises pour suppléer à la charge de l’arrêt de leurs activités devrait altérer nombre de bilans. Le secteur financier qui a largement contribué à la hausse générale des marchés boursiers ces derniers jours en sera touché à travers les défauts et la perte de confiance des acteurs entre eux. Nous avions décelé très tôt, l’année dernière, les premiers signes du grippage des marchés monétaires. On connait d’ailleurs le coût de ce soutien apporté aux marchés interbancaires et aux fonds monétaires par la BCE pour qu’ils échappent à un blocage catastrophique.
Le quasi gel de l’activité et la décroissance vont représenter une charge à se partager dont le poids et l’incidence sont encore inconnus. Certains acteurs économiques ne survivront pas, d’autres auront à porter une dette très longtemps. Tous devront faire face à cette ponction de la richesse nationale et contribuer à son redressement.
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