Suivi des Perspectives Économiques et Financières

Perspectives Économiques et Financières

Retrouvez notre analyse des marchés de la semaine du 1er juillet

Test de Résistance

La Fed a communiqué sur les résultats des tests de résistance des banques américaines. À nouveau, ceux-ci montrent une forte capacité de résistance du système bancaire américain dans le cas d’un scénario économique adverse. Pour rappel, le scénario le plus adverse de la Fed implique une baisse de 9.4% du PIB entre son point haut et son point bas et une baisse de 7.1% du revenu des ménages. S’agissant du prix des actifs, il suppose des baisses de 26% et 35% des prix de l’immobilier résidentiel et commercial et une baisse de 50% du Dow Jones. Un scénario très négatif, quoique moins défavorable que dans la revue de 2018. Dans ce contexte, la Fed anticipe des pertes de $400 milliards pour les 18 plus grosses banques américaines (dont les 6 filiales des grandes banques internationales). L’essentiel des pertes résulte des activités de prêts industriels et commerciaux et des prêts associés aux cartes de crédit (respectivement $72 et $107 milliards de pertes).

Le niveau de fonds propres durs des banques sous revues passerait donc de 12.3% à 9.2% au point bas du cycle en intégrant le pire scénario. Ce point bas reste deux fois supérieur au minimum exigé par la Fed (4.5%) et aucune banque n’échoue au test. A cette lumière, les banques ont annoncé d’importantes redistributions aux actionnaires via des hausses de dividendes (+10%) et la mise en place de nouveaux programmes de rachat d’actions (+30%).

L’importance de la réglementation bancaire intervenue au cours des 10 dernières années a permis d’abaisser le risque embarqué dans les bilans des banques américaines. Surtout, à l’inverse des banques européennes qui souffrent de taux négatifs sur leurs réserves excédentaires à hauteur de 8Mds€, elles profitent de 40Mds€ sur leurs surplus. Toutefois, la croissance des prêts directs aux petites et moyennes entreprises et des prêts à effet de levier, réalisée en dehors de la sphère bancaire régulée, constitue toujours le réel risque pour l’économie américaine et exige une surveillance particulière de notre part. Si le système bancaire ne représente pas un atout spécifique pour l’économie américaine comme peuvent l’être leur indépendance énergétique, la cohérence de leur politique économique et monétaire ou leur compétitivité fiscale, il apparait toutefois comme un avantage compétitif indéniable dans ce monde bouleversé.

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Perspectives Économiques et Financières - Juillet 2019 (pdf - 849.13 Ko)