Environnement économique d'août 2018
Retrouvez notre analyse mensuelle de l'environnement économique des zones Amérique, Europe et Asie-Océanie
EN BREF
L’actualité du mois d’août a été marquée par les fortes dépréciations de devises de certains pays émergents aux fondamentaux plus fragiles ou en proie à une montée des tensions avec l’administration américaine, comme en premier lieu la livre turque, le peso argentin ou encore dans une moindre mesure le rouble. Sur le plan des publications, les données américaines illustrent toujours une situation favorable, tandis que l’activité en zone euro se maintient sur des rythmes de croissance positifs mais plus faibles qu’en fin d’année passée. Sur le marché des changes, l’euro s’est déprécié contre dollar de 0,8% et termine le mois à 1,16 dollar pour un euro. Le prix du baril de pétrole Brent progresse de 4% et termine à 77 dollars.
Amérique
Aux Etats-Unis, les nombreuses publications économiques sur le mois décrivent une situation conjoncturelle toujours favorable. L’indice de confiance des directeurs d’achats ISM dans le secteur manufacturier illustre toujours une croissance soutenue de l’activité. En tendance, l’industrie manufacturière croît de 2,8% sur un an et fait preuve d’un dynamisme qu’elle n’avait plus connu depuis 2012. La vigueur du marché de l’emploi se poursuit avec 157 000 postes créés en juillet, et une nouvelle baisse du taux de chômage à 3,9%. Dans ce contexte, la consommation des ménages américains affiche toujours une tendance solide, la croissance annuelle des dépenses de consommation accélérant ainsi à 2,8%. A l’inverse, les données dans le secteur immobilier restent quelque peu décevantes en juillet. Concernant les prix, l’inflation se stabilise sur le mois à 2,9%. Enfin, sur le plan commercial, les tensions avec la Chine restent vives : la deuxième tranche de droits de douanes supplémentaires portant sur 16 Mds$ d’importations américaines en provenance de Chine est entrée en vigueur. Réciproquement, la Chine a fait de même pour les importations de biens américains, pour un montant similaire. L’administration Trump envisagerait désormais de taxer 200 Mds$ d’importations supplémentaires en provenance de Chine.
Europe
En Zone Euro, l’activité poursuit son expansion, à un rythme plus modéré que celui constaté en 2017. Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a légèrement décéléré au 2e trimestre, avec une progression modeste de 0,3%. Cela se traduit par un fléchissement de la croissance à 2,1% sur un an et laisse augurer d’une croissance proche de 2% sur l’ensemble de l’année 2018. Le rythme de croissance de l’activité industrielle de la zone évolue sur des niveaux légèrement supérieurs à 2% en juin. Les données d’emploi continuent d’illustrer une amélioration du marché du travail, avec une nouvelle baisse du nombre de demandeurs d’emploi en juillet, et un taux de chômage à 8,2%. La consommation progresse à nouveau en juin dans l’ensemble de la zone, bien que sa progression se modère sur un niveau légèrement supérieur à 1% en rythme annuel. Du côté des prix, l’inflation s’établit à 2,1% en juillet. Outre la vigueur du prix de l’énergie, les progrès sur l’inflation sous-jacente sont encore limités. Sur le plan politique, les membres du gouvernement italien ont soufflé le chaud et le froid au sujet des grandes lignes du budget de 2019. Certains arbitrages plus expansionnistes semblent se dessiner et le relèvement de la TVA serait écarté.
Au Royaume-Uni, l’économie reprend son souffle au 2e trimestre 2018 mais demeure sur des niveaux de croissance modérés. Après un 1er trimestre décevant et marqué par les intempéries climatiques, l’activité accélère, portée par la demande intérieure. Dans ce contexte, la banque centrale a relevé son taux directeur de 25 points de base, le portant à 0,75%. Cette décision a été prise à l’unanimité, mais la banque centrale reste prudente en signalant que les hausses de taux futures seront graduelles.
Asie-Océanie
L’économie japonaise, rebondit au second trimestre, tirée par la demande domestique. Du côté du commerce, la contribution reste négative toutefois, la croissance des importations ayant été plus importante que celle des exportations. Ce phénomène s’est poursuivi en juillet, et dans ce contexte, la production industrielle reste dans son ensemble décevante sur le début du troisième trimestre. Après deux ans de statu quo monétaire, la banque centrale a apporté quelques changements à son cadre de politique monétaire, en y introduisant plus de flexibilité ainsi qu’une indication prospective sur l’évolution de ses taux. En Chine, les données économiques publiées pour le mois de juillet témoignent d’une poursuite de la modération de la croissance. Du côté des ménages, les ventes au détail affichent une croissance annuelle en décélération. Dans l’industrie, la croissance de la production reste stable à 6%, un niveau toujours modeste au regard de l’historique, tandis que la croissance de l’investissement recule à 3%.
Rédigé par
Marie THIBOUT
Le 03 septembre 2018