Flash marchés sur la montée récente des taux d’intérêt
Le soutien à l’économie orchestré aux Etats-Unis et dans l’Union Européenne reste marqué par de fortes divergences : divergence dans la forme et dans le fond, divergence dans le tempo.
Pourtant une même crainte sur les marchés : le retour de l’inflation. C’est ainsi que beaucoup interprètent le mouvement de hausse observé sur les taux d’intérêt à long terme.
Les taux d’intérêt européens montent dans le sillage des taux américains. Pourtant dans la zone euro la demande de « papier obligataire » reste supérieure à l’offre disponible pour les investisseurs, la Banque centrale européenne (BCE) en absorbant une grande partie par ses achats. Cela ne devrait pas conduire à la chute du prix des obligations d’Etat et à la hausse des taux.
Faut-il aller chercher la réponse de cette bizarrerie du côté de la gestion alternative et des futures ? Les fonds systématiques et les fonds à volatilité constante ont dû couper brutalement leurs positions du fait même de la vitesse de ce mouvement.
Mais craindre le retour de l’inflation n’est-il pas prématuré ? Pour l’Europe c’est très probablement le cas.
Or, la mondialisation de mouvements de capitaux n’a cessé de renforcer le mimétisme des acteurs de la finance. Et, la hausse des taux sans matérialisation du risque inflationniste ne serait pas un scénario favorable aux marchés actions.
Il ne faut pas perdre de vue que la BCE dispose encore de nombreuses marges de manœuvre pour ramener le calme sur les taux d’intérêt : baisser les taux d’intérêt encore plus loin en territoire négatif et acheter directement des titres obligataires.
Rédigé par
Ghislaine BAILLY
Présidente de Covéa Finance
Le 1er mars 2021