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Perspectives Économiques et Financières

Temps de lecture : 12 min

Découvrez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine - 3 novembre 2025

Les décisions de politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine, de la Banque Centrale Européenne (BCE), de la Banque du Japon (BoJ) et de la Banque du Canada (BoC) la semaine dernière nous donnent l’occasion de prendre à nouveau du recul sur le cycle monétaire dans lequel se trouve en ce moment l’économie mondiale. Alors que la BCE a choisi le statu quo sur sa gamme de taux directeurs, la Réserve Fédérale et la BoC ont poursuivi en parallèle leur mouvement d’assouplissement monétaire réengagé en septembre (voir détail dans ce suivi).

Depuis septembre 2024 et notre dernier édito portant sur le sujet, le mouvement de détente généralisé des politiques monétaires s’est, comme évoqué alors, poursuivi. Sur notre panel de 32 banques centrales répertoriées aux 4 coins de monde, seules 5 n’ont pas procédé à un abaissement de leur taux directeurs sur les 14 derniers mois (Ukraine, Roumanie, Brésil, Japon et Taïwan). Sur les 3 derniers mois, la moitié ont procédé à au moins une baisse de leur taux directeur (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Suède, Norvège, Pologne, Turquie, Russie, Mexique, Pérou, Thaïlande, Philippines, Indonésie, Australie, Nouvelle Zélande et Afrique du Sud) traduisant le caractère global et persistant du mouvement en cours.

Cette détente a contribué à faire baisser le taux moyen des taux directeurs de notre panel de banques centrales de près de 150 points de base depuis leur point haut de début 2024, de 7,5% à 6%. Un niveau qui reste toutefois relativement élevé au regard de la décennie 2010 où ce dernier évoluait entre 3% et 4%. Nous observons le même décalage au regard de la moyenne calculée en considérant les banques centrales des pays développés* avec un taux moyen aujourd’hui autour de 2,5% alors qu’il évoluait entre 0 et 1% entre 2015 et 2021, dans un contexte où les pressions déflationnistes avaient conduit à une politique monétaire de taux nuls ou négatifs dans de nombreux pays ou zone.

Ces mouvements d’assouplissement se traduisent donc par un environnement monétaire plus accommodant au niveau mondial, facilitant les conditions de financement à l’économie. Toutefois ce niveau de « souplesse monétaire » reste en relatif plus mesuré que lors de la dernière décennie, le paradigme sur la dynamique des prix ayant radicalement changé d’un risque déflationniste à un contexte où l’inflation est aujourd’hui plus persistante.

 

(*) Zone euro, Danemark, Norvège, Grande-Bretagne, Suède, Suisse, Australie, Nouvelle Zélande, Canada, États-Unis, Corée du Sud et Japon

Rédigé par

Frédéric KLEISS
Responsable des Recherches

Sommaire

Analyse de l’évolution des marchés :
  • Obligataire par Xavier BOUSCHARAIN
  • Actions Europe par Alice de CHARMOY
  • Actions Internationales par Kenn GAGNON
  • Le regard de l'analyste par Ludovic MARTINS
Analyse Suivi Macroéconomique :
  • États-Unis par Sébastien BERTHELOT
  • Europe par Eloïse GIRARD-DESBOIS & Jean-Louis MOURIER
    • Focus : Comment la France pourra-t-elle se doter d'un budget 2026 ? par Eloïse GIRARD-DESBOIS
  • Asie par Louis MARTIN
    • Focus : la tournée asiatique de D.Trump se conclue par un accord avec la Chine par Louis MARTIN