Conflit russo-ukrainien : notre analyse au 8 mars 2022
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Les marchés boursiers poursuivent leurs séances volatiles alors que les marchés obligataires européens peinent à servir de refuges.
Si le conflit armé représente un élément évident de fuite devant les actifs risqués, peser les implications pour les émetteurs et les entreprises cotées en termes de modèle de croissance, est plus ardu. Anticiper et travailler les pistes de réflexion et d’analyse structurelle en amont prend tout son sens à nouveau aujourd’hui. S’efforcer de mener de façon continue des travaux de compréhension du monde et de les confronter aux stratégies des entreprises permet d’appréhender en temps de crise les enjeux pour les sociétés sélectionnées dans nos portefeuilles. Ainsi, la crise de la Covid 19 nous avait permis de recenser les risques des chaînes éclatées et d’identifier les secteurs stratégiques à un moment où l’on notait déjà un « retour du politique » dans les affaires économiques.
La collégialité de notre processus d’investissement est gage à la fois d’anticipation, de préparation et d’exhaustivité dans les prismes d’étude, ainsi que de sérénité dans nos décisions. La transversalité entre les équipes se retrouve aussi dans les comités techniques que sont les comités « Change », « Banques » et « Matières premières et énergie ». Autant de lieux d’échange qui contribuent à la production de nos « Perspectives Économiques et Financières ». Ce PEF que nous vous présenterons le 17 mars prochain.
Alors que la guerre est en Europe, l’inquiétude légitime envahit à la fois l’espace de réflexion et les comportements des acteurs financiers. Se préparer aux champs des possibles permet de construire le moment voulu les portefeuilles confiés en s’interrogeant sur le meilleur statut, actionnaire ou créancier.
Le conflit armé en Ukraine représente un tournant historique dans le sens où il cristallise dans le sang notre monde partagé entre 2 pôles aux conceptions sociétales divergentes. Cet affrontement aura des répercussions multiformes sur le long terme. La remise en cause du multilatéralisme et la régionalisation des relations internationales s’étaient inscrites dans le mouvement de bascule du centre du monde vers le Pacifique. Cette guerre à nos portes prend place dans un moment de transition énergétique, de tentative de relocalisation industrielle et de normalisation des politiques monétaires extraordinaires des banques centrales. Force est de constater le blocage que représente la paralysie de cette zone européenne tant son importance est essentielle en termes d’approvisionnements en matières premières énergétiques et agricoles, et en transit des marchandises d’Est en Ouest sur les nouvelles routes de la soie.
Les portefeuilles des mandats sont positionnés dans leurs composantes actions pour s’adapter à ce nouveau monde ; ils avaient cédés dès les premiers jours de l’année une part de leurs expositions de façon à sécuriser des plus-values. La composante taux est, pour sa part, conçue pour amortir un mouvement de hausse des taux alors que l’inflation s’installe pour durer et que le niveau d’endettement de l’ensemble des agents économique est de nature à renchérir le coût de l’argent. La surveillance des marchés monétaires et interbancaires est aussi une composante importante de notre dispositif de veille ; les mouvements atypiques sur les marchés de matières premières et d’énergie de ces dernières semaines ont certainement mis à mal des acteurs de la chaîne dont nous pourrions ressentir les effets (par les appels de marge chez les producteurs industriels, les intermédiaires ou les banques de trésorerie).
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