Edito - Février 2020
Alors que les marchés sont préoccupés par une nouvelle épidémie venant de Chine, le Coronavirus, ils semblent pour le moment garder un certain sang-froid, se basant pour cela sur la concentration des cas et des décès sur le territoire chinois.
Alors que les marchés sont préoccupés par une nouvelle épidémie venant de Chine, le Coronavirus, ils semblent pour le moment garder un certain sang-froid, se basant pour cela sur la concentration des cas et des décès sur le territoire chinois.
Dans ce contexte, fleurissent des études sur le SRAS et ses conséquences en 2002 en comparaison aux risques auxquels nous devons faire face aujourd’hui. Quelle était alors la place de la Chine à l’époque, le poids de la consommation chinoise dans le PIB ou son rythme de croissance ? Mais sont-elles suffisantes pour mesurer le risque, alors que nous n’avons pas encore atteint le pic de l’épidémie ? En 2011, en pleine catastrophe de Fukushima, les marchés s’étaient réveillés, choqués d’apprendre que le Japon avait le monopole dans la fabrication de certains composants et que la production mondiale pouvait en être affectée de manière significative… n’ayant pas de produit substituable.
Aujourd’hui, les investisseurs ont enfin accepté un ralentissement durable de la croissance Chinoise mais « statistiquement » contrôlé par le gouvernement. Ils mesurent ainsi l’impact à court et moyen terme de la remise en cause du multilatéralisme et ses conséquences sur les chaines de production et sur la Chine de façon générale. On a d’ailleurs assisté à des annonces d’entreprises disant vouloir préparer des déplacements de chaines de production de la Chine vers d’autres pays.
Gageons qu’une telle épidémie sera peut être de nature à accentuer ce phénomène.
« A titre d’exemple, la première province touchée par le virus est un centre mondial de l’industrie automobile. »
Une preuve encore que la Chine est devenue incontournable pour de nombreuses industries, a progressé dans la chaine de valeur du cycle de production au niveau mondial, justifiant les prises de position de l’Administration Américaine qui a vu son déficit commercial exploser depuis 2000.
Par conséquent, nous n’échapperons pas à court terme, à des annonces négatives d’entreprises dont les sites de production sont à l’arrêt, à des révisions en baisse de la croissance chinoise, mais aussi possiblement de la croissance mondiale. Mais quelles seront les décisions des dirigeants d’entreprise à moyen terme ? En moins de 20 ans ils ont fait face :
- à deux « épidémies ;
- à la baisse de la compétitivité du salarié chinois;
- et aux crispations commerciales avec les Etats-Unis qui ne devraient pas disparaitre avec la signature d’un premier accord commercial.
Cela ne nécessite-t-il pas, encore plus aujourd’hui qu’hier, que les entreprises se penchent sur leurs sites de production, sur l’adéquation entre production et clientèle ? Réflexions dont les conclusions ne peuvent être que défavorables à l’implantation en Chine.
Le coronavirus apparait peut être comme un révélateur supplémentaire d’un changement nécessaire de la stratégie de certaines entreprises.
Rédigé par
Lucile LOQUÈS
Directrice du pôle Actions Internationales
Le 12 février 2020
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