Edito - Juillet 2021

Edito

Mauvaise graine

La question du niveau record atteint par la dette dans le monde se pose avec acuité. Alors même que des tensions sur les taux pourraient raviver les craintes sur la soutenabilité de la charge d’intérêt, des voix s’élèvent déjà pour stigmatiser des plans de relance jugés sous dimensionnés en Europe au regard de besoins de redynamisation des économies et des impératifs d’urgence qui s’imposent.

Or, comme en 2008, la résolution de la crise passe par toujours plus d’endettement. La quasi-totalité des Autorités a tranché : le remède n’est pas pire que le mal.

« Car, tout comme « l’assurance permet l’initiative », la dette rend possible pour un État, une entreprise ou un ménage, l’exécution d’une projection dans le temps afin d’y réaliser une création espérée de valeur. »

Francis Jaisson

Les agents ont donc eu recours à la dette, certes, mais aussi à l’effet de levier. Une dette qui se roule dans le temps et se transmet aux générations suivantes, citoyens, actionnaires, enfants. Il n’y aura rien à redire si l’effet de levier est « utile» et si l’endettement permet au multiplicateur d’investissement de créer de la richesse à partager sur ce temps long. Un bon endettement pour un bon investissement porteur d’une accumulation juste de valeur sur la durée.

Malheureusement, le pic d’endettement de ces deux dernières années ne répond pas à ce projet. La dégradation des finances publiques et privées fait écho à une consommation perdue de biens et de services et à un taux d’emploi en baisse pendant la crise sanitaire. Une perte définitive pour la croissance. Et si l’on peut parler de levier en la matière, ce dernier est négatif : la hausse des dépenses publiques en France est 2 fois plus élevée que les pertes de richesse attendues de 2020 à 2023. Mais des dépenses publiques qui peuvent se financer grâce aux programmes d’achats concomitants des banques centrales. Pour rappel, le bilan de la BCE a augmenté de 50% sur 1 an (il a été multiplié par 5 depuis la crise de 2008…), de quoi parler d’argent « magique » ou « facile » !

Enfin, maîtriser sa dette est aussi un enjeu de souveraineté à l’heure où l’on parle de relance nationale. Et, il est établi qu’États et entreprises ont perdu une part de leur indépendance et liberté d’action dès lors que leurs principaux créanciers étaient non-résidents. Or, dans la concurrence mondiale pour la captation de l’épargne, décrite dans nos Perspectives Economiques et Financières, il semble que le moyen le plus sûr de trouver du crédit est de le mériter, ce qui suppose d’être pleinement fidèle à ses engagements.

Francis Jaisson

Francis Jaisson

Directeur général délégué en charge de l'ensemble des Gestions, de la Commercialisation, de la Négociation et de l'ensemble des Recherches.

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