Edito - Juin 2021
Quelques interrogations sur le climat
Il est temps de se poser quelques questions de fond à l’heure où les thématiques ESG, désormais dénommées « durables », déferlent de manière accélérée sur l’univers financier.
Nous identifions une tendance lourde : l’instrumentalisation de la finance au sens large, avec son corollaire : la course à la conformité de la part des acteurs.
Ainsi, pour les plus grands promoteurs de la finance durable que sont les instances politiques européennes et nationales, il n’est plus temps de s’occuper du pourquoi mais uniquement du comment.
A notre avis, la problématique qui en résulte, est la perte de vue de la « raison d’être » de chaque segment de la finance. A tout vouloir normer, les législateurs et régulateurs sont enclins à exiger la même chose des acteurs quel que soit leur métier (banquier, assureur ou gestionnaires d’actifs).
« L’objectif « supérieur » clairement affiché et qui s’impose de plus en plus, y compris de manière législative, est de « sauver la planète ». Qui peut être contre ? Personne évidemment ! »
Le problème est qu’à tout vouloir exiger en même temps : sauver la planète, dégager des performances financières et servir l’intérêt du client, un problème de gestion des priorités se pose. La nouvelle doxa pense avoir résolu le dilemme en estimant que l’intérêt ultime du client est de sauver la planète. Certes ! Mais les horizons temporels, les objectifs et les attentes ne sont pas forcément alignés.
La notion de plus en plus forte de « fléchage de l’investissement » interpelle quand il s’agit de marchés financiers.
Prenons l’exemple d’une société de gestion. C’est uniquement elle qui connait et qui se doit de connaitre, les besoins et les attentes de ses clients et qui dispose d’un mandat direct ou indirect (via la gestion d’un OPC) pour le faire.
Nous nous interrogeons donc sur la pertinence, la légitimité et l’efficacité des pouvoirs publics, au sens large, de se transformer en allocataires d’actifs avec l’argent des autres. A chacun son métier et ses priorités.
Autre questionnement : en supplément des prélèvements obligatoires va–t’on rajouter une épargne voire une consommation obligatoire ?
Pour finir sur l’horizon temporel, en lien avec le métier de gestionnaire d’actifs, si nous intégrons effectivement la notion d’un risque climatique de long terme, il n’en demeure pas moins que le risque qui augmentera immédiatement est le risque réglementaire.
Rédigé par
Yannick Tatibouët
Directeur exécutif
Le 16 juin 2021
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