"OnDécrypte l'Hebdo" - Instabilité(s)

Perspectives Économiques et Financières

Temps de lecture : 13 min

Découvrez l'intégralité de notre suivi des marchés de la semaine - 15 septembre 2025

Caractérisées par le retour du risque politique en France, un peu plus d’un an après la dissolution de l’Assemblée nationale, et par la présence de drones russes dans le ciel polonais, ces dernières semaines illustrent parfaitement l’environnement d’instabilité permanente dans lequel les entreprises, mais également les investisseurs, doivent évoluer. En France, le risque budgétaire s’est finalement traduit par la dégradation de la note de crédit du pays par l’agence de notation Fitch ce vendredi. Mais l’instabilité générée par le vote de confiance s’était déjà en partie répercutée sur les actifs les plus exposées à la conjoncture domestique ou perçus en tant que tels. Ainsi, au-delà d’un nouvel écartement entre les taux d’emprunt français à 10 ans et ceux de l’Allemagne pour atteindre des niveaux que nous n’avions plus connus depuis l’année dernière, ce sont les titres des sociétés d’infrastructure (Eiffage ou Vinci) qui ont été les plus pénalisés ainsi que les banques. C’est moins le risque sur l’activité que celui de taxation supplémentaire qui fait réagir les marchés, un élément qui fait écho à la reprise en main des États vis-à-vis des entreprises que nous mettons en avant dans nos Perspectives Économiques et Financières. Un risque qui pourrait se matérialiser sur ces acteurs à l’image des actions menées dans certains autres pays européens (Espagne, Italie ou même Royaume-Uni) et peser sur l’évolution de leurs cours de Bourse. 

Dans une toute autre dimension, l’échec des discussions initiées par les États-Unis entre la Russie et l’Ukraine mais surtout l’incursion sur le territoire polonais de 19 drones russes et plus récemment en Roumanie, rappelle que le risque géopolitique cette fois, reste bien présent et est évidemment source d’instabilité. Le secteur de la défense, avec le succès du programme de prêts européens SAFE auprès des États membres de l’Union européenne ainsi que le lancement des nouvelles commandes à cette industrie de la part de l’Allemagne, devrait continuer d’en bénéficier. Le rebond de toute la sphère liée sur la semaine en témoigne.

De manière générale, la visibilité devient donc elle aussi une ressource rare et critique dans l’environnement actuel et explique le phénomène de concentration des performances que nous observons depuis plusieurs trimestres maintenant. Les moteurs de croissance ne se trouvent que dans certains pans de l’économie et sont donc privilégiés. L’exemple des différences de performances au sein de la thématique de l’intelligence artificielle entre les fournisseurs d’infrastructures et les sociétés qui pourraient pâtir de la diffusion de la technologie est particulièrement marquant. C’est là aussi un facteur d’instabilité pour les actifs risqués qu’il ne faudra pas négliger pour le reste de l’année mais aussi autant d’opportunités à saisir.

 

Rédigé par

Julien CHEVALIER
Responsable du pôle Gestion Actions Europe

Sommaire

Analyse de l’évolution des marchés :
  • Obligataire par Yaël KABLA
  • Actions Europe par Arthur POMIER
  • Actions Internationales par Sophie PONS DUBLANC
  • Le regard de l'analyste par Olivier BERTHET
Analyse Suivi Macroéconomique :
  • États-Unis par Sébastien BERTHELOT
  • Europe par Eloïse GIRARD-DESBOIS et Jean-Louis MOURIER
    • Focus : BCE, pause prolongée par Jean Louis MOURIER
  • Asie par Louis MARTIN